« L’ennui fait le fond de la vie, c’est l’ennui qui a inventé les jeux, les distractions, les romans et l’amour. » Miguel de Unamuno
L’ennui fait souvent peur. Il dérange, il nous met face à nous-mêmes, à nos pensées, à ce que nous cherchons parfois à éviter. Alors, instinctivement, nous le comblons : un coup d’œil au téléphone, une série, des notifications, des scrolls sans fin…
Face à l’ennui les enfants aussi cherchent à le combler, et dans notre société l’écran est devenu une habitude, une occupation.
Et pourtant, l’ennui n’est pas vide. Il est espace.
C’est dans ces moments-là que peuvent émerger la créativité, le rêve, le repos mental, et parfois même des émotions enfouies qui demandent à être reconnues.
Pour les enfants notamment, l’ennui est essentiel, il leur permet de se confronter à leur émotions, à la frustration, mais aussi à la manière dont ils peuvent les dépasser. Ne pas laisser l’ennui s’installer et y répondre par un écran (volontairement ou involontairement) arrête ce processus de créativité et empêche à l’enfant de trouver lui-même les propres solutions.
Dans mes accompagnements, j’observe souvent combien l’ennui est un signal précieux : il nous invite à explorer, à ressentir, à redécouvrir ce qui nous anime vraiment, à se confronter au « rien » dans notre société où nous cherchons à combler par le « tout ».
Apprendre à “ne rien faire”, c’est aussi apprendre à « être » plutôt qu’à « faire ».
Et si, ce mois-ci, vous essayiez de laisser un peu de place à l’ennui ?
Fermez un instant vos écrans. Respirez. Écoutez ce qui se passe à l’intérieur. Peut-être y trouverez-vous bien plus que du vide.
Et vous, comment vivez-vous l’ennui ? Est-il inconfortable… ou libérateur ?
À bientôt,
Servane GUYARD
